Aujourd’hui, je vous parle de la place de la thérapie dans un shooting ! Hypersensible, j’ai une aisance à sentir ce dont les autres ont besoin pour se sentir à l’aise. Mais à force de m’adapter naturellement à vos rythmes, à mes débuts, j’ai un peu oublié le mien… J’ai dû apprendre à mettre la bonne distance ! Dans cet article, focus sur un sujet essentiel dans mon travail : la gestion des émotions des autres.
La photographe à l’écoute
Lors de mon premier shooting individuel pour le book d’une comédienne, en 2014, j’ai compris tout ce qu’un shooting impliquait ! On est restées des heures à discuter. Le modèle s’est beaucoup livré, m’a raconté tout un tas de choses. Les histoires m’intéressaient et je sentais que cette personne avait besoin – probablement autant que moi – d’être écoutée. Alors j’ai laissé faire, attrapé par cette relation et ce beau moment d’échange. Mais en sortant de cette séance, j’étais épuisée ! J’ai mis plusieurs jours à m’en remettre. À la suite de ça, j’ai un peu paniqué. C’est tout le temps ça, être photographe ? Ça faisait beaucoup. J’ai compris d’un coup tous les points sur lesquels je devais travailler pour être performante, et aucun de ceux-là n’était de la technique ou lié à la photo, mais bien lié à la relation à mon modèles, et aux émotions. Les siennes, comme les miennes.
En même temps que faire mes réglages et installer le set up lumière, je devais tenir une discussion, écouter, mettre à l’aise, faire de l’humour, expliquer… Et répondre à toutes les questions que le client se pose. Ah, tout ça en même temps ? Ah, mais c’est donc ça la charge émotionnelle !
Le shooting : un échange authentique
En shooting, mon but est de vous mettre à l’aise. Mais comme pour la plupart des gens, le rapport à soi et son image reste… délicat ! Vous me parlez de vos complexes, vous vous critiquez, vous n’aimez pas vos bras, votre menton, votre front… Mon travail consiste à prendre en compte votre rapport à votre image, pour m’adapter à votre ressenti et trouver les poses qui vous mettent en valeur, et que vous aimez.
Un temps de discussion est essentiel avant un shooting, c’est même compté dans le déroulement. Ça vous permet d’arriver en douceur dans ce nouvel espace, de prendre vos marques. On se parle sans filtre, on se confie, et nos échanges sont authentiques, sincères et riches ! C’est un temps précieux puisqu’il me permet de vous observer et de comprendre vos besoins. Tout le monde n’a pas les mêmes besoins pour se sentir à l’aise ! Certains ont besoin de comprendre, d’autres qu’on leur parle, ou de poser tout un tas de questions avant de commencer… Donc je prends un temps pour être à l’écoute et mieux vous cerner. J’essaye d’avoir des infos clé dont j’ai besoin durant le shooting, pour rebondir, discuter, échanger, vous faire bouger et vous mettre à l’aise.
Vous laisser de la place sans m’effacer : une histoire d’équilibre
Ça fait partie de mon métier de prendre vos ressentis en compte, ça participe à ce que le shooting se passe bien pour vous. J’ai aussi tout intérêt à ce que vous soyez tout à fait à l’aise pour faire un portrait qui vous ressemble, qui représente qui vous êtes, pleinement. Je dois (aussi) être un soutien, prendre en compte vos demandes, et surtout, vos limites. Mais pas trop ! Je dois aussi garder ma posture de photographe, bien respecter le cadre que l’on s’est posé (j’en parle dans cet article) et garder une vigilance. Créer un lien est la première étape d’un shooting, et la plus importante ! Mais on ne peut pas s’improviser thérapeute ou coach, ou faire de la photo-thérapie sauvage (c’est dangereux sans être outillé !) et j’ai parfois dû apprendre à sentir, puis à marquer mes limites.
J’adore vous écouter, mais je suis aussi hyper-empathique et hypersensible (j’en parle dans cet article si ça t’intéresse), et je n’ai pas toujours réussi ni eu les bons outils pour bien le gérer. À force d’écouter et de recevoir vos retours négatifs sur vous-mêmes, de trop m’effacer pour vous laisser de la place, il m’est arrivé d’avoir des périodes où, après les séances, je me sentais submergée et vidée. Je prenais vos ressentis et n’arrivais pas à trouver la bonne distance… Au fur et à mesure de mes expériences, il a fallu ajuster la distance pour trouver le bon équilibre dans ma posture.
Par la suite, j’ai aussi commencé à travailler sur moi et à me former, je vous en parlerai dans un prochain article !
Bientôt des accompagnements autour de l’image de soi ?
Peut-être que la thérapie et le coaching m’intéressent secrètement, j’ai toujours aimé le fonctionnement des humains et adoré le contact. L’avenir me dira si je développe d’autres types de compétences, mais ça n’est pas encore d’actualité. Pour l’instant, je préfère parler de photographe accompagnatrice pour inclure la dimension humaine, d’écoute et d’accompagnement. Je commence à y réfléchir, je commence à me former, je trouve petit à petit des outils pour parfaire ma palette de compétence, et mieux vous accompagner.
Aujourd’hui, je prends beaucoup de plaisir à conseiller, à écouter vos doutes et partager ces questionnements. La plupart du temps, les shootings sont des moments très riches et je fais des rencontres passionnantes. J’aime mon métier, profondément, parce que j’aime les humains. Mais je dois trouver le bon équilibre et faire attention à ma propre énergie, pour vous accompagner dans de bonnes conditions, et dans un cadre sécurisant.
Je commence à réfléchir à créer des ateliers autour de l’image de soi et de l’estime de soi, n’hésitez pas à réagir et à m’écrire si cela vous intéresse. Et si vous avez des idées, ou ressentez des besoins, parlons-en !
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