La crise du coronavirus, aussi dramatique soit elle pour les plus vulnérables, peut aussi être une période de remise en question et de changement profond. Le monde s’est arrêté pendant le confinement. Ceux qui ont la chance d’avoir du temps disponible en ont profité pour réfléchir, se reconnecter à la nature ou fait pousser des légumes, pendant que d’autres se sont pris les coups de leurs maris, battu avec la maladie ou avec leurs 5 enfants en bas âge non stop sur les bras.
De mon côté, en Juin je comptais partir 3 mois en voyage introspectif. J’arrivais au bout de mon énergie, et j’avais besoin d’un break pour réfléchir et faire le point. En Avril, je ne rêvais que d’une chose : m’arrêter. Autant vous dire que être confinée, ça tombait plutôt bien pour moi. Petit point sur ma situation.
Prendre conscience de mes privilèges
Je le sentais déjà mais réaliser à quel point les inégalités sont fortes en France m’a encore plus bouleversée que d’habitude. J’ai la chance d’être bien entourée, avec un espace extérieur chez moi, je n’ai pas de colocataire ou de conjoint.e dangereux et même si financièrement ça n’a pas été simple, je n’ai manqué de rien. Plusieurs de mes proches ont été touché par le coronavirus, mais aucune complication grave ni de décès. J’ai la chance d’avoir une famille, un toit sur ma tête, des hôpitaux et des médecins à proximité, de ne pas pratiquer un métier “à risque”. Me rendre compte de tout ça, une nouvelle fois, me fait prendre conscience que j’ai de la chance : je fais partie des privilégiés. Difficile de ne pas culpabiliser…
Mais bon, comme tous les indépendants qui accueillent du public et dépendent de l’évènementiel, de la culture et de la bonne santé de mes propres clients, j’ai subis une baisse de chiffre d’affaire énorme : -70% de chiffre d’affaire en moins le premier mois de confinement, -100% le 2ème mois. Pas facile à vivre émotionnellement !
Mes seules préoccupations pendant cette période étaient de savoir comment j’allais survivre professionnellement, et comment me préparer à la suite ! Comme je pensais faire pendant mon voyage, j’ai donc décidé de faire un gros point et un tri dans ma vie professionnelle.
Faire le point et se mettre au boulot !
J’ai finalement voyagé chez moi et j’ai fait du tri dans ma tête. Ca m’allait aussi très bien, puisque je suis née pour être confinée : j’adore cuisiner, bricoler, jardiner, regarder la nature pousser et faire de la musique. J’ai des colocs adorables avec qui j’ai une super relation, un jardin, et j’adore travailler de chez moi ! Ca m’a rappelé mes débuts, où j’avais 1 mètre à faire entre mon lit et mon bureau… et que je peinais à trouver mon équilibre entre vie pro et perso parce que je bossais trop et que je ne coupais pas assez. Depuis j’ai appris à m’organiser, me discipliner, m’écouter, faire des pauses, avoir des rituels. Le télétravail, avec grand plaisir ! Même si mes supers collègues du coworking et studio Maitre Chat et nos tranches de rigolades m’ont quand même bien manqué…
Mais aussi, j’avais des pellicules à scanner pour mon travail artistique (travail à voir par ici !), des articles à écrire, une assistante à former, un projet vidéo à monter, un site web à développer… Bref, s’occuper pendant le confinement, aucun problème pour moi !
J’ai me suis donc remontée les manches et me suis mise au travail : je me suis fixée de nouveaux objectifs, ré-organisé entièrement mon emploi du temps, suivi plusieurs coachings à distance (je vous parle du coaching plus en détail dans un prochain article !) et surtout, j’ai pris des décisions fortes :
- Arrêter de travailler 2 jours par semaine pour développer d’autres projets, me reposer, m’occuper de ma vie perso et penser.
- Chercher de nouveaux partenaires et développer de nouvelles offres pour les particuliers.
- Faire un point sur mes valeurs et trouver des clients qui les partagent.
- Entamer une grosse enquête sur mon cycle menstruel et hormonal, pour optimiser mon temps de travail en fonction de mon taux énergie et gagner en productivité. (Je vous en reparle dans un article dédié !)
- Commencer à me faire confiance et oser faire tout ce que j’ai envie de faire professionnellement, et à ma manière !
- Oser commencer enfin à diffuser mes articles, pour parler de ce qui m’anime et ma manière de travailler. Un blog qui était dans les tiroirs depuis très longtemps !
Lâcher mon agenda et bosser tout autant
J’en ai profité pour me laisser de l’espace, lâcher mon agenda (moi qui suis une fanatique de l’agenda !) et suivre mon rythme biologique. Un petit test pour voir ce qu’il se passe sans contrainte… Je travaillais seulement quand j’avais envie ! Sans me préoccuper de l’heure, sans m’imposer de rendez-vous visio à heure fixe ou m’engager sur des horaires. Comme je suis une acharnée du travail et que j’aime mon métier, ça a donné un rythme assez étrange : je faisais des marathons de travail pendant plusieurs jours et nuits d’affilés, couchée 4h – levée 14h. Sport au réveil, méditation après le boulot. Je bossais de 18h à 4h du matin et j’étais une machine !
Je m’autorisais à ne pas travailler quand je n’avais pas envie. Heureusement que j’aime un tas de choses, quand même ! Résultat, je bossais tout autant, voire plus que d’habitude ! Je me suis détendue avec mon agenda – qui me stresse un peu trop parfois parce que j’ai tendance à trop le remplir – et, même si j’adore mes clients et que je sors peu, couper avec le relationnel et les obligations sociales, m’a fait beaucoup de bien ! J’ai rechargé les batteries, fait plus de sport, me suis concentrée sur ma communication. Tout ce que je voulais faire depuis un moment !
Former ma nouvelle assistante Romane !
Deux mois avant le confinement, je commençais à travailler avec Romane, qui m’a rejoint pour m’aider à développer mon entreprise.
Présente lors des shootings pour m’assister sur la technique, j’ai aussi décidé de lui déléguer une partie de mes tâches. Dotée de multiples talents, Romane m’aide sur le développement globale : communication, rédaction, prospection, de la recherche etc… Notre collaboration a tout de suite bien fonctionné mais il a fallu trouver notre rythme, et gérer cette transition. J’ai donc pris du temps pendant le confinement pour la former, avec des formations en visio sur la retouche en se donnant rdv chaque semaine pour avancer sur les articles. C’est d’ailleurs grâce à Romane qu’il n’y a pas de faute d’orthographe sur les articles !
Quelle joie pour moi de ne plus être seule dans mon travail ! Pendant le confinement, d’avoir des rendez-vous réguliers m’a bien aidé à rester positive, motivée, et à garder un rythme.
Aider les collègues gratuitement
Pendant le confinement, de nombreuses offres gratuites ont vu le jour, les artistes ont produit, les coach ont fait des ateliers en ligne… Cet élan d’échange et de partage m’a beaucoup plu ! J’ai donc voulu participer à ma manière. J’ai profité de ce temps pour proposer mon aide sur la communication, l’image et le référencement de quelques collègues. J’ai accompagné Marion Thierry, sexologue à Paris. Puis j’ai aidé sur les montages vidéos et la communication de Robinson Senpauroca, compositeur de musique, à Paris. J’ai aidé au référencement web de Pascal Chassoux, réalisateur lyonnais...
Me reposer les yeux pour mieux voir !
Pendant le confinement, par contre, je n’ai pas produit d’image. Zéro, nada niet ! Moi qui adorais le reportage intimiste de mon entourage à une époque, faut croire que j’avais besoin d’une pause ! J’avais besoin de reposer mes yeux, vraiment, parce qu’à force de faire des photos tout le temps (env. 5000 à 10 000 par mois quand même) je ne voyais plus rien. Se reposer pour mieux penser, méditer pour prendre du recul. Ne pas faire d’image, me mettre dans ma bulle et observer la nature éclore pendant le printemps. Observer avec les yeux et le coeur.
Bref, pour moi le confinement c’était une belle période. Loin d’être facile mais comme je devais faire un break, j’ai tenté de le faire de chez moi. J’ai pu me vider ma tête, ouvrir tous les placards professionnels et tout retrier, repenser, pour ajuster encore plus ma pratique à mes envies, mes rêves et mes valeurs ! Parce que depuis 6 ans, je commençais à avoir des automatismes, à m’endormir un peu… il était temps de faire le point pour me remotiver ! Est-ce que j’aurais pris ce temps de réflexion autrement ? Probablement, mais en étant chez moi, j’ai pu produire dans la foulée ce que j’avais à mettre en place, et me concentrer sur des sujets de fond. Pouvoir se concentrer sur un sujet à la fois, ça a été une vraie opportunité !
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